J - 5, dans toutes les bonnes librairies, le 15 septembre, mon livre : "Israël et ses conflits".

Publié le par Philippe VELILLA

Ci-dessous un dernier extrait (il s'agit du début de la conclusion). Je présenterai cet ouvrage dès cette semaine, le jeudi 14 septembre à l'UNEEJ, centre communautaire, 119, rue Lafayette et le dimanche 17 septembre à 11h30 au café des Psaumes, 16 ter rue des Rosiers 75004.

« Avec un peu de chance, et s’il parvient à échapper à des poursuites judiciaires [1], Binyamin Netanyahou qui, en deux périodes, a été Premier ministre pendant dix ans, pourrait battre le record de longévité à la tête du gouvernement de son lointain prédécesseur, David Ben Gourion [2]. Nul doute que Binyamin Netanyahou – qui ne s’est jamais sous-estimé – songe à cette échéance. Pour durer, il a érigé en règle de gouvernement l’art de différer les décisions difficiles en jouant à merveille des multiples possibilités offertes par un système politique basé sur des accords éphémères entre partis alimentés par le clientélisme électoral. Sur la scène internationale, il sait aussi parfaitement souffler le chaud et le froid, proclamant son attachement à la solution à deux États sans jamais engager les initiatives qui pourraient y mener. Dans ces conditions, il y a fort à parier qu’à la prochaine génération, les clivages perdureront. Les Arabes israéliens pourront continuer leur (relative) ascension sociale, mais le chemin sera encore long vers l’égalité complète, et la question de leur loyauté vis-à-vis de l’État restera posée. Chez les Juifs, les inégalités sociales demeureront, laissant encore sur le bord de la route une partie du public de la périphérie, une importante minorité de Séfarades et la majorité des Éthiopiens. La communauté russe verra son intégration culturelle parachever sa réussite économique. La démographie renforcera considérablement la place du monde ultra-orthodoxe, et malgré une participation plus affirmée qu’auparavant au marché du travail et l’abandon de ce mode de vie par des individus et des familles entières, le parasitisme continuera à accaparer des ressources du pays et à susciter l’ire d’une population laïque se sentant étouffée. Le secteur sioniste-religieux, en pleine expansion lui aussi, dictera de façon encore plus nette l’agenda politique. Nul doute qu’il renforcera au sein de l’armée et de toutes les institutions sa conception du nationalisme juif sacralisant la terre et l’État, et interdisant toute concession à Jérusalem et en Cisjordanie.

Certains y verront une trahison du sionisme. Pas si sûr ... »

 

 

[1] À l’heure où ces lignes sont écrites (juin 2017), le Premier ministre fait l’objet de trois enquêtes basées sur des soupçons de corruption. S’il était mis en examen, cela ne l’obligerait pas à démissionner.

[2] David Ben Gourion a été Premier ministre de 1948 à 1963, avec une brève interruption en 1954-1955.

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