J - 20 : mon livre "Israël et ses conflits" sera dans toutes les bonnes librairies le 15 septembre 2017

Publié le par Philippe VELILLA

J - 20 : mon livre "Israël et ses conflits" sera dans toutes les bonnes librairies le 15 septembre 2017
J-20 pour mon livre "Israël et ses conflits" (Le Bord de l'Eau), dans toutes les bonnes librairies à partir du 15 septembre 2017.
 
Voici quelques extraits issus du début et de la fin de la première partie consacrée aux conflits internes à la société israélienne ("La société éclatée"). Je serais très attentif à vos observations.
 
" Contrairement à une opinion très répandue, la société israélienne n’a guère de cohésion, sauf dans l’adversité : pendant les guerres ou face au terrorisme, les Israéliens savent se rassembler. Mais dès que le danger est écarté, les divisions reprennent de plus belle. Les crises traversées par le pays ont fait bouger les lignes, parfois réduit ces divisions, mais aussi contribué à en créer de nouvelles : aux oppositions classiques entre Israéliens juifs et arabes, ashkénazes et séfarades, religieux et non religieux, on peut ajouter maintenant celles entre anciens et nouveaux immigrants, riches et pauvres… Loin de nier ces fractures, l’État en tient compte dans son action. Car Israël est un pays communautariste, sans que cet adjectif soit source d’opprobre comme dans d’autres pays (en France, en particulier). Ce communautarisme s’exprime au quotidien, dans la rue, où on croise nombre d’hommes porteurs de kippas et de femmes voilées. Le communautarisme est aussi une des dimensions de la vie publique. Ainsi, le Bureau central des statistiques (l’équivalent de l’INSEE) publie des chiffres distinguant Juifs et Arabes, et au sein des premiers, les religieux et les laïcs, et parmi les seconds, les Druzes et les Bédouins …
 
d’autant que le système politique encourage ce communautarisme, quand il ne le crée pas …
 
Au terme de ce rapide voyage dans la société israélienne éclatée, on notera que sur le plan politique toutes les tendances à l’œuvre contribuent à une double évolution : la progression de la pratique religieuse au sein de la population et la montée en puissance de la droite. Celle-ci dispose désormais de trois bastions : les sionistes religieux dont le message est à présent largement partagé, les Séfarades traditionalistes qui ont trouvé dans le patriotisme exacerbé une réponse à leur frustration, et les « Russes » qui compensent un judaïsme incertain par un nationalisme affiché. Face à cette coalition de tous les conservatismes, les partis de gauche voient leur avenir obéré par la régression de la population laïque … Les tendances lourdes de la démographie priment et leurs conséquences politiques sont sensibles. La communauté ultra-orthodoxe, dont la part dans la population totale devrait doubler en une génération, verra sa représentation politique se renforcer naturellement. La communauté sioniste-religieuse connaît une croissance démographique moindre mais certaine, et son influence n’est pas seulement quantitative : son discours sur le lien indissoluble entre la religion, la terre et l’État d’Israël imprègne l’ensemble de la droite et au-delà. À cet égard, on peut considérer que le sionisme religieux constitue l’aile marchante de la société israélienne. On peut même y déceler une hégémonie idéologique servie par une nouvelle élite. Cette influence est déjà sensible dans les débats sur le conflit entre Israël et les Palestiniens. D’autant que ces derniers ne font rien pour changer la donne."
 
 
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